"It's me, Mario !"
Soyons clair, ce jeu divise les aficionados du moustachu. Connaissant son papa Miyamoto, il n’aurait pas envisagé de sortir un jeu avec une maniabilité tout juste passable. La difficulté de créer un gameplay intuitif et précis n’est pas chose aisée en trois dimensions. La caméra faisant des siennes, un jeu de plates-formes peut vite devenir un calvaire pour le joueur. Le jeu n’est pas exempt de ce défaut et c’est sur ce point que de nombreux retrogamers vous riront au nez si vous avez le malheur de leur citer ce chef d’œuvre comme le summum du genre. Ne prêtez pas attention à ces railleries, le jeu reste on ne peut plus jouable bien qu’il est vrai que devoir jongler avec la caméra a tendance parfois à nous titiller. Plus sérieusement, en son temps, fallait être précocement un vieux con pour oser sortir un "c’était mieux avant". D’autant plus que la palette de mouvements s’est vue grandement étoffée !
En intro, je parlais de pièce maitresse, on retrouve dans cette version 64 beaucoup de mouvements qui seront empruntés dans les épisodes suivants. Attaque rodéo, salto, saut pieds joints en avant, wall jump, triple jumps, notre cher plombier (on en oublie parfois sa profession) n’aura pas de mal dans une reconversion d'acrobate. Des figures réalisables via un pad révolutionnaire muni d’un stick analogique. Pas tout à fait une première car l’Atari 5200 en bénéficiait 15 ans plus tôt mais Nintendo l’a popularisé et bien entendu, mieux exploité avec ses jeux derniers cris. Un outil se révélant quasi indispensable et qui créera de nombreux émules sur les autres hardwares dont le célèbre Dualshock de Sony (toujours d’actu au passage).
Une évolution visuelle et ergonomique donc pour ce Mario. Ce n’est que manette en main que l’on prend conscience de la richesse du gameplay. Maîtriser la palette de sauts sera primordiale si vous voulez obtenir les cent vingt étoiles disséminées à travers tout le château de Peach. Rassurez-vous, pour les moins aguerris, vous n’aurez besoin que de soixante-dix d’entre elles pour arriver au boss final qui comme vous vous en doutez, n’est autre que le ravisseur de princesse, Bowser. Soit le temps d’un gros week-end. Durée de vie correcte car la récompense ultime n’est pas le baiser de sa bien-aimée mais bel et bien de toutes les trouver. Et autant dire que ce n’est pas une sinécure. Quinze stages (ou tableaux :p) contenant chacun six étoiles. L’une d’elle s’obtenant en ramassant les huit pièces rouges du niveau. Vous en trouverez d’autres cachées subtilement dans le château. C’est un peu pâques et sa recherche des œufs, d’ailleurs vous croiserez en chemin un lapin, il suffira d’attraper ce garnement (il apparaîtra deux fois) pour qu’il vous gratifie d’une étoile. La force du jeu repose sur l’exploration, le concept reste encore addictif, une fois la partie commencée, difficile d’éteindre la console. A chaque nouvelle session on zappera direct l’écran d’allumage avec sa face de Mario déformable (une prouesse et démonstration technique de la machine) pour se ruer à coup de triple sauts sur la bâtisse du royaume champignon. S’il est bien un point sur lequel on ne s’attardera pas, c’est l’histoire, hormis la courte séance d’intro et le ending où la princesse papote à un mur, euh pardon Mario (j’imagine les converses inintéressantes au coin du feu…), l’histoire est d’un classique et ne brille pas par son originalité. Pour le coup, le Game Boy a su légèrement innover dans ce domaine avec ses M(W)ario land. Toad faisant office de pense bête dans certaines pièces afin de vous rappeler votre quête, c’est à croire qu’il nous prend pour un poisson rouge en salopette ce pitit champignon peureux. Faut dire qu’il aurait du mal à affronter Bowser, l’animal se montrant récalcitrant, vous aurez à l’affronter plusieurs fois. A noter, que les textes sont enfin en français. |
4 - Super Nanny au Pôle Nord
5 - Frangin, j'ai du taff pour toi
6 - La zik de la baie des pirates est magique !
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L’aventure est loin d’être monotone, si les mécaniques n’évoluent pas vraiment en cours de jeu, le level design est tellement léché qu’on ne s’ennuie jamais. Pas de quoi non plus se creuser les méninges, les quelques énigmes étant à la portée du commun des mortels. Des items seront nécessaires pour certaines, trois casquettes (rouge, verte et bleue) temporaires vous offrant des pouvoirs différents, la première, la rouge, est déblocable en actionnant un gros interrupteur rouge. Elle est munie d’une paire d’ailes et vous permet de voler pendant un moment à partir d’un canon ou bien en réalisant simplement trois sauts à la suite. La verte vous transformant en T-1000, vous rend invincible et vous pouvez marcher sous l’eau. La bleue, permet quant à elle de passer au travers des murs. Les deux dernières ont la possibilité d’être cumulées.
Les bonnes idées ne manquent pas, comme par exemple la hauteur du saut réalisée pour entrer dans le tableau du monde trempé-séché. Cela influe directement sur le niveau d’eau du stage. Indispensable pour parler à un canonnier sur une plateforme, et ainsi débloquer un canon qui permet d’accéder à une ville enfouie sous l’eau à l’autre bout de la carte. Tordu le truc ? Non, pas vraiment, c’est le temps d’investissement du joueur qui prime et se verra réconforter de ses efforts à explorer les moindres recoins. La recherche des secrets est une source de motivation et de satisfaction immense. La vitesse et les réflexes sont de mises aussi avec la possibilité de choper une carapace de koopa pour surfer dessus sur le sol, l'eau ou la glace. En un mot : grisant. Tout comme ces courses sur toboggan seul ou en défiant un pingouin géant !
7 - Rien ne sert de courir ; il faut partir à point
8 - "I bielieve, I can fly"
9 - Kelly Slater était en vogue à l'époque
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Nintendo maîtrise son sujet. Cette boîte se fait souvent taper sur les doigts, voir stupidement trollé, mais force est de constater une chose : la qualité de leur produit. A l’inverse d’un éditeur français qui se fout bien que ses jeux soient sévèrement bugués pourvus qu’ils sortent day one… Je ne suis pas fan boy, mais j’ai été rarement déçu par Nintendo, et je garde un excellent souvenir de ce Super Mario 64 lorsque je l’ai reçu avec la console pour noël 97. J’en bavais pendant des mois d’y jouer, me réconfortant un moment comme je pouvais avec Croc sur Playstation, jeu de plates-formes 3D sympathique mais à des années-lumière de ce SM64.
Hormis un léger problème de caméra, le jeu frôle la perfection. Combien de développeurs peuvent se vanter d'avoir réalisé un tel chef d'œuvre ? Peu. En 2015, le jeu paraît certes polygoné mais le bonheur que procurent le gameplay et la direction artistique n'ont pas pris une ride. A vos manettes et "Here we gooo !"
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