03 mars 2016

The Legend of Zelda - Nintendo NES

Episode I : L'éveil de la Triforce


Bon anniversaire à Zelda et Link. 30 ans, toujours puceaux ; respect, c'est beau. Comment démystifier une série en quelques mots. Bien entendu il en faut plus pour la salir. Pour fêter cet évènement, hommage via ce test de The Legend of Zelda, chef d'œuvre de Miyamoto et tout premier épisode paru chez nous à la fin de l'année 1987 sur NES et en février 1986 au Japon. Pour tout avouer, je prêche avec parcimonie la paroisse de la Triforce que depuis le merveilleux Ocarina of Time. Si certaines péripéties de notre ami à capuchon vert m'ont indubitablement marquées (Link's Awakening en tête), les dernières productions ne sont pas exemptes de défauts (je pointe du majeur Twilight Princess et Skyward Sword) : branlantes, elles m'ont rendu légèrement nostalgique. Un voyage dans le temps s'impose pour se ressourcer bien avant que les polygones ne pullulent dans le monde vidéo-ludique et que l'on soit assisté par des boulets à la langue bien pendue prénommés Navi, Midona ou plus récemment l'anecdotique Fay.



Sans avoir à dénicher une DeLorean sur le bon coin, de mémoire, ma première expérience avec un jeu estampillé Zelda remonte à 1991. Agé de neuf ans, j'étais un jeune joueur occasionnel sur Master System et Amstrad CPC, ne connaissant pas vraiment la NES qu'on appelait vulgairement Nintendo à l'époque. C'est en zonant avec ma bande de Goonies que j'appris à découvrir chez eux les merveilles dont regorgeait cette mythique console. Mes amis n'avaient d'yeux que pour Zelda. Obscure cartouche dorée (première édition) aux pouvoirs ensorcelants semblait-il car ils étaient pléthore à ne parler que de ce jeu et de ses nombreux secrets et ce, bien des années après sa sortie. Pour ma part je n'adhérais pas au club. Ce ne fut pas un coup de foudre mais plutôt une infime incompréhension. Je préférais qu’on joue à Super Mario Bros 2, Double Dragon 2 ou encore aux Tortues ninja.


Rétrospectivement c'est parce qu'il fallait sûrement posséder la cartouche pour vraiment s'immerger chez-soi et pas seulement voir deux-trois screens en coup de vent. Avouons-le, les graphismes ne sont pas flatteurs. Reste que les musiques réalisées par Koji Kondo (compositeur attitré de la série et des Super Mario), malgré qu’elles soient peu nombreuses, séduisent d'instinct. Ne pas être extatique en écoutant le thème principal relève du cas thérapeutique. Ce n'est que bien plus tard lors de mon coming-out retrogaming que j'eus idée de me procurer ce classique et eus surtout la motivation de le finir. Comprenant mieux ainsi tout l’engouement qu'il devait susciter en son temps et la difficulté pour en voir le bout. On ne peut pas le qualifier de foncièrement dur. Preuve en est qu'avec une estocade on peut vaincre certains boss vers la fin (avec l'épée magique je vous l'accorde).






Non, la rudesse de cette épopée est à mettre trop souvent sur le compte du hasard. J'entends par là tester tout son inventaire, pousser des blocs ou tombes et faire péter des bombes sur chaque amas de pixels suspect. Des énigmes à élucider me viennent en tête comme un jambon à filer à un sanglier (moi et les noms) afin de nous laisser passer une porte, jouer de la flûte devant un lac pour faire apparaître un donjon et en trouver un autre en cramant au petit bonheur la chance un buisson. Un mystère de résolu et le célèbre son retentit (il n’a jamais changé en 30 ans !), décrochant chez nous un rictus d'auto satisfaction.


Mais ce n'est pas chose facile que d'obtenir cette maigre récompense sonore, imaginez qu'à l'époque, internet n'était pas encore opérationnel, qu'on passait par le Minitel ou la Nintendo Hotline pour obtenir des trucs et astuces. Les frais que le jeu engendrait avaient vite fait de mettre les parents en rogne. D'autres solutions moins onéreuses consistaient à soudoyer mielleusement ses amis, ou lire les rubriques d'aides dans la presse JV chez le libraire, quand celui-ci était occupé à vendre son stock de friandises à notre ami Choco. Zelda, c'est l'école de la vie mec, tu te démerdes par tous les moyens possibles pour t'en sortir et en voir le bout… Ou pas, pour les moins persévérants.




1 - L'animation de la cascade <3
2 - Gamin, je pensais que Zelda était le nom du héros...
3 - Ecran vu et revu




Sur 8 bits, on patauge dans un concept Man vs Wild, vous êtes largués dans la nature ne sachant pas toujours où aller, à contrario des épisodes 3D où vous êtes guidés par votre compagnon boulet. En chemin vous rencontrerez des vieux ermites britishs peu loquaces, on en regretterait presque Fay (la vache, ça arrache la bouche). Seuls habitants du bled, (c'est glauque je sais), ils vous indiqueront vaguement dans quelle direction chercher. Si comme moi en 87 votre vocabulaire anglais se résumait à ces trois mots : “Boys, boys, boys”, soit un mot en fait, vous n’aviez plus qu’à laisser tomber votre partie en prétextant que vous avez piscine le week-end (Hum Sabrina).


Autre coup de pouce et pas des moindres : les fées. Elles ont pour job de vous restaurer entièrement tous vos cœurs. Par défaut vous en avez trois, vous en gagnez en exterminant le boss de chaque donjon, d’autres sont dissimulées sur la map. Cinq en poche et vous pourrez obtenir chez un vieux l'épée blanche. Elle est bien plus efficace que celle du début en bois. Quand votre santé est pleine, l’épée envoie des tirs sous formes de lames fantômes, très efficaces pour rester à distance d'ennemis coriaces. Certains vous rendront fous comme les chevaliers ou sorciers bleus. Personnellement j’ai une aversion pour l’abeille avec ses sbires qui tournoient autour d’elle ainsi que la plante à quatre têtes.




4 - On retrouve souvent les mêmes boss
5 - La soluce : Haut, gauche, bas, gauche
6 - Quest for nachos chicos !



Une fois Game over, vous avez le choix entre continuer avec la santé au minimum (soit trois cœurs) ou sauvegarder la partie ! Il me semble que c’était la première cartouche à utiliser une pile de sauvegarde. Une révolution car la tendance était plutôt aux mots de passe pour enregistrer sa progression. Veillez à vérifier que la pile marche encore si vous êtes amenés à vous procurer le jeu aujourd'hui sous peine d’avoir à le faire d’une traite (lol).


Le jeu fini, vous êtes invités à recommencer l’aventure dans une seconde quête encore plus dure. Les donjons n’étant pas les mêmes. La durée de vie sans solution est plus que conséquente comparée aux jeux de l’époque. On en avait pour son argent de poche ! Mais au fait c’est quoi le but ? Mea culpa, j’ai zappé l’histoire. Si vous n’êtes pas friands non plus des jeux NES en boîte usées, amochées, découpées, crayonnées, tâchées voir mangées (les mecs ont pas eu leur choco BN pour 4h ?) revendus à prix d’escrocs et que vous privilégiez le loose comme moi sur cette console, vous ne pouvez pas lire le pitch au verso de la boîte. Heureusement une intro est présente dans le jeu à l’écran de titre. Suffit de ne pas toucher à la manette et de laisser défiler un écran de texte évoquant les évènements passés, suivi d’un inventaire des objets cachés en cours de jeu.


L’histoire ? Envoie par SMS au 6 13 13 : UN pour une sanglante et terrifiante vendetta ou DEUX une demoiselle séquestrée. Bien sûr il s’agit ENCORE d’un énième kidnapping. Link, jeune homme muet et mou du bulbe recherche de savoureux biscuits apéritifs mexicains en forme de triangles pour appâter la gueuse en détresse. Ceux-ci sont en fait les huit fragments de la Triforce de sagesse qui permettront de vaincre Ganon et délivrer Zelda, princesse du royaume d'Hyrule. Honnêtement on s’en tamponne le coquillard de ce scénario, comme la grosse majorité des jeux Nintendo (pas taper). Son absence est même une bénédiction, cela nous évite des dialogues sans intérêts. On va à l’essentiel et c’est tant mieux.





Dans votre quête de nachos, vous serez équipés d’un arsenal à rendre jaloux John Rambo. Outre votre bouclier  en carton et un cure dent obtenu dans la première grotte visitée, vous gagnez vite de nouvelles armes (voir tenues mais chut) comme des bombes, un arc ou un boomerang (a pour effet de paralyser un ennemi) au premier donjon, puis au second sa version évoluée qui permet de l’envoyer encore plus loin avec une précision déconcertante (quel kiff). La bougie peut servir d’arme, en plus d’éclairer certaines pièces ou cramer des arbustes. Si les bombes sont limitées dans leur utilisation, chose étonnante, l’arc à la particularité, une fois les flèches achetées, de consommer des roupies (la monnaie d’échange) comme des munitions.





Vous pensiez être au self à consommer sans vergogne ? Que nenni mes amis, il faut gérer sa bourse intelligemment, elle peut contenir que 255 roupies max. Les marchands étant nombreux, ils ne pratiquent pas tous les mêmes tarifs et parfois des choix cornéliens s’imposent. Heureusement que la thune coule à flot des ennemis, les pauvres se font dépouiller, mais ne croyez pas être vous-même à l'abri de vols. Certains commerçants vous proposeront de jouer à des jeux d’argent. Autant vous prévenir vous en sortirez le plus souvent bredouilles. Vos roupies sont affichées en permanence en haut de l’écran ainsi que vos deux armes principales (dont une sélectionnable par vos soins), la barre de santé, votre nombre de clés (des portes sont closes dans les donjons) et de bombes, et chose très importante : la map. Elle permet de se situer dans Hyrule, son utilité devient surtout indispensable dans les donjons où, une fois obtenues la carte de celui-ci et la boussole, vous vous localisez plus précisément et situez où se terre le boss. Sans cela, vous y allez à l'aveugle et risquez de tourner en rond.





7 - "Who you gonna call ? Ghostbusters !" Moi je me casse...
8 - Toujours le même bloc gauche à pousser
9 - "Sabrina ? Purée, t'as pris cher."



La première fois que l’on démarre Zelda, on se sent perdu dans cette grande aire de jeux, c’était peu commun de pouvoir se balader librement dans des paysages variés faits de grottes, sables, lacs, forêts, cimetières etc Ce n’est qu’en y passant des heures qu’on trouve ses marques et que le terrain de jeu se fait familier. Avec l’aide de la flûte ou du bracelet magique, on se déplace plus rapidement d’un point à un autre. Mais concrètement, cela ne prend pas énormément de temps. Vous acquerrez aussi une échelle servant à franchir des cours d’eau ou de lave et un radeau indispensable si vous souhaitez atteindre le quatrième donjon. C’est à se demander où notre Sam Gamgie range-t-il tout ça. Que de moyens à votre disposition pour progresser dans votre expédition pédestre. Et qui dit expédition dit exploration, un passe-temps qu’affectionne tout particulièrement Miyamoto dans ses productions et qui sans nul doute est la grande force du jeu. Parler de ce génie comme étant un pionner du jeu vidéo est un euphémisme.



Merci l'artiste, il nous immerge dans une épopée intemporelle qui, même dans des décennies, restera culte et surtout non dénuée d’intérêts. Faite de hasards, de récompenses et de secrets avec un gameplay simple mais efficace. Malgré son âge, cette œuvre reste jouable et prenante. Au diable si l’on me traite de Nintendo fanboy parce que je ne lui trouve pas de défauts. The Legend of Zelda, c’est LA base de la série et de l’action RPG, se délestant de toutes narrations agaçantes et parfois mièvres. Dans trente ans, j’ose espérer que je tiendrai le même discours (Link aura-t-il enfin pécho ?) et que le jeu lancé, ces sensations feront leur retour. Qu’importe si je passerai pour un vieux con en jouant à une bouillie de pixels devant un cathodique antique, crispé sur mon pad NES jauni, à me délecter de sonorités désuètes du siècle dernier. Quand bien même les graphismes paraîtront encore plus indigestes, je me ferai violence, mon appétit pour les nachos et surtout le charme imparable du jeu réveillera en moi ma soif d’aventure !






 
The Legend of Zelda sur Nes est à l’action RPG ce qu’est le tout premier Super Mario Bros à la plates-formes. Brut, sans artifices, au plaisir immédiat, une aventure entraînante défiant le temps qui saura aussi bien convertir à sa cause les joueurs d'aujourd’hui, qu’ils soient rétro ou pas. Que la Triforce soit avec vous.


LES PLUS

  • Maniabilité
  • Musiques
  • Inventaire
  • Durée de vie
LES MOINS

  • On est vite perdu
  • Les pères Fouras


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