15 juillet 2013

Street Fighter 2 The World Warrior - Snes

Here comes a new challenger !




Nous sommes en 1991, à Osaka au Japon. Deux individus répondant aux noms de Yoshiki Okamoto et Akira Yasuda (alias Nin-Nin et Akiman) s’apprêtent à bouleverser des millions de foyers avec une nouvelle licence. Leur collaboration engendra deux ans auparavant une petite bombe du nom de Final Fight (à l’origine le jeu aurait dû s’appeler Street fighter 89), qui est encore aujourd’hui une référence du beat them all, détrônant ainsi le leader du genre, Double Dragon. 


Tournant en arcade sur le tout premier CPS (Capcom Play System), ce système sera le porte-étendard de Capcom. De grands hits, comme Captain Commando, Mercs, Ghouls'n Ghosts ou encore Strider y verront le jour mais surtout le jeu qui engendrera la série de combat la plus vendu au monde, le mythique Street Fighter 2 : The World Warrior. Le premier opus qui loin d’être infâme comme s’accorde à dire certains (faut se placer dans le contexte de l’époque) se voit doté d’une suite dantesque. Rare auront été les licences qui éclipsent à ce point l’opus précédemment sorti. L’histoire pouvant être mémorisée par une bimbo de télé réalité. Elle ne restera bien évidemment pas dans les annales, n'étant juste qu'un prétexte à la castagne qui suinte les hormones à plein pif.

Pour faire court, Mr Bison (Vega dans la version jap), boss de l’organisation criminelle Shadaloo, domicilié en Thaillande, envoie huit invitations aux meilleurs guerriers du monde pour participer à un tournoi et ainsi tous les éliminer. Rien de bluffant et pourtant chose nouvelle, les personnages des jeux de combats ne bénéficiaient pas jusqu’alors de réels personnalités. Les fins du jeu étant différentes selon le personnage choisi, du jamais vu ! Et ils sont bien huit au total, ce qui nous fait de nombreuses destinations à visiter, du rêve pour tout globe-trotter en herbe.







Les décors sont ultra variés, magnifiquement mises en scènes avec des backgrounds animés comme des foules survoltées ! Dans l’ensemble ils sont fidèles à l’idée de ce que l’on pouvait imaginé hors de nos frontières. Une petite gourde des développeurs tout de même, l’URSS (Ou "USSRRrrr !!!! " en anglais) qui ne l’était plus en 1991, devenant la CEI pendant un temps aurait pu être rectifié sur la version console sorti un an après (sans compter les déclinaisons des SF qui suivront). Et le tournoi est censé se passer en 1993, « on s’en fout se diront certains » mais pour des russes ça fait tâche. 


Bref, avant toutes représailles diplomatiques revenons-en à ce portage arcade sur Super Nintendo. Pour rappelle des faits, Sega vise à s’imposer sur le marché hardware avec sa Megadrive, il faudra attendre près d’un an et demi (sois le 11 avril 1992) pour que Nintendo et son distributeur Bandaï se décident enfin à commercialiser sa 16 bits sur le territoire français. Le line up est pauvre en terme de quantité, seulement cinq jeux, la qualité n’est pas remise en question bien sûr, pour preuve, Super Mario World voir F Zero restent encore aujourd’hui des excellents titres mais le prix moyen d’un jeu étant de 500F (comptez plus de 70€), la console peine à démarrer, normal. Seul un un hit pourrait inverser la tendance…




1 - Que le tournoi commence !
2 - "Un peu plus près des étoiles..."
3 - Tu penseras à faire le ménage après



Pour que vous vous rendiez bien compte de l’impact de la sortie de ce Street Fighter 2 à mes yeux, une remise dans le contexte s’impose. Le monde suit son cours, un été calme, le grunge fait parler de lui avec Nirvana et son tube Smells Like Teen Spirit qui passe sur Skyrock (oui oui Skyrock). Au ciné, Julien Lepers… Pardon Michael Keaton fait son retour dans l’excellentissime Batman le défi, je me tape le club Dorothée avec DBZ chaque matin, et patauge à la piscine ou sur Nes avec Double Dragon 3 et Chip N’Dale. Le mois d’août se fait chaud, et le gosse que je suis, vie sa petite vie tranquille, content de retrouver les copains à la rentrée.  En septembre, débarque le jeu qui me fera passer définitivement du statut de joueur occasionnel, à celui de gamer. La révélation se passe chez un ami qui sur le coup m’a paru plus blanc que d’habitude (c’est à la couleur de peau que l’on débusque du geek !), je me rends dans sa chambre en sa compagnie, tout innocent que j’étais, ne soupçonnant pas un seul instant la monstrueuse claque vidéo ludique que j’allais me prendre. 


Une fois le seuil de sa porte franchie, mes yeux exorbités se posèrent sur son écran télé. Je me sentis soudainement comme un blédard parachuté en plein Vegas, encré dans le sol jusqu’aux genoux, la bave s’extirpant de ma bouche pour se déverser cradement sur la moquette (valait mieux pas m’avoir comme ami à ce moment là). Des sprites énormes, une animation de malade, des musiques de psychopathes… Une réplique me vint à l’esprit "Allo ? Allo ? y’a personne au bout du file Mc Fly ?" tant j’avais l’impression d’avoir fait un bon de dix ans dans le futur. Manette en main, l’impression se confirma "mais où suis-je bon dieu ?" Six boutons à dispositions, coup faibles, moyens et forts. On tapote, ne maîtrisant pas la bête, puis le second joueur par inadvertance sort un coup spécial et me mit la pâtée "non mais c’est quoi ce délire ? J'hallucine!"





4 - Chun Li, un fantasme pour beaucoup
5 - Sacré bronchite mon cher
6 - Attention, sol glissant !




Je compris très vite que pour gagner, je ne m’en tirerai pas seulement par l’usage de mouvements dit "normaux". Je bondis donc sur la notice désespérément à la recherche d’infos… Bingo ! Et voilà mon premier quart de cercle, s’en suit le fameux Hadoken (quelle jouissance) que j’usai en boucle, ne laissant aucuns répits à mes adversaires. Les plus mauvais d’entre eux se contentant de faire des choppes pour sauver la mise.


Vous l’aurez compris, le gameplay est au cœur du succès, toutes les bases du jeu de baston sont bien là (à l’exception du combo et furies qui feront leur apparition plus tard). Les coups spéciaux sortent avec une facilité déconcertante et mis à part les deux karatékas que sont Ryu et Ken (le choix du même perso ne pouvant se faire), tous les autres persos ont leurs propres techniques. C’est bien l’arcade à la maison que nous offre Capcom et comme si cela ne suffisait pas, la musique participe aussi à la montée d’adrénaline, Yoko Shimomura (Compositrice à titré de Kingdom Hearts) et son groupe Alph Lyla s’en sont donnés à cœur joie. Il n'y a pas une compo à bouder, la bande son s’avère très éclectique et c’est bien chaque combattant qui bénéficient de son hymne, soit douze au total ! 


Et oui, vous aurez à affronter onze combattants dont quatre boss (non jouables) qui sont Balrog et Vega (M Bison et Balrog en version Jap), Sagat (quelle classe) et Bison. Le fameux cheat code pour débloquer ces personnages n’ayant jamais existé, il aura eu le mérite de faire gagner de l’argent aux services téléphoniques et minitel de trucs et astuces. Bénéficiant de voix digitalisées de qualités inégalées, les attaques "sonic boom" et autres "shoryuken" seront repris dans les cours de récrés, définitivement devenu un incontournable en peu de temps. Ce seul épisode se sera vendu à lui seul à 6,3 millions d’unités contre 1,65 pour la version prime sur Megadrive (la faute peut être à sa manette de base composée de seulement 3 boutons), la version Turbo (4 millions d’exemplaires) sortie tout juste un an après, met clairement fin à la rivalité entre ces deux machines.





 
Un succès mérité, pionner d’un genre qui s’essoufflera par la suite avec l’arrivée de la 3D, Street Fighter 2 n’en restera pas moins un jeu marquant pour bon nombres de joueurs. Un must have Snes !


LES PLUS

  • Le soin apporté à tous les niveaux !
  • Mainte fois copié, jamais égalé
LES MOINS

  • Les quatre boss injouables
  • Guile, délit capilaire !


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